Oeil pour oeil
Jusqu'a quel point sommes-nous capables de nous brimer pour ne pas déranger l'autre? Pourquoi avons-nous tant peur du regard des autres? pourquoi sommes-nous tant touchés par la "normalité"? (eût-elle existé...) Qui se sent "normal"?
Je me demande si on arrive à passer au-dessus un jour... je l'espère... Sommes nous capables de passer à côté de notre vie... par simple peur du regard trop dur des autres? Pour peu qu'ils portent un regard... Et encore qu'ils en portent un où serait le problème? après tout qui serait le plus à plaindre? celui qui vit de manière conventionnelle et qui cherche a ne jamais quitter son chemin ou sa petite case douillette? ou celui qui se fout bien des préjugés, conventions, et qui se contente de vivre d'une telle manière qu'un soupçon de bonheur l'attend quelque part... imperturbable. C'est peut être notre propre regard qui nous fait peur... ce regard intransigeant qu'on porte sur nous-mêmes. Au nom de quoi? Aujourd'hui j'ai juste envie que tout soit possible... j'ai envie de me foutre de ce que "les autres" pourraient penser... aujourd'hui j'ai envie de tout tenter... J'ai envie de rayer "normalité" et "impossible" de mon vocabulaire.
La peur du jugement d'un inconnu nous suffit à nous paralyser... a paralyser nos envies, nos espoirs, nos désirs, qu'on enterre quelque part au fond de nous-mêmes par trop de contraintes...
On reste là à vouloir faire des choses insensées... à être simplement nous-mêmes et on se brime... on enfile nous-mêmes notre petite camisole... toujours trop étroite... pour "éviter de...".
On se répète à longueur de temps "c'est pas possible", "c'est pas normal", "et il se passera quoi si je fais ça?", "c'est I.M.P.O.S.S.I.B.L.E", "est-ce que je peux faire ça?", "est-ce que ca se fait?", "que vont en penser les autres?", on finit par se mentir à nous-mêmes, a ignorer une vérité qui a son importance.
Surtout pas envie de passer à côté de ce que me réserve l'avenir, même si ca doit en déranger quelques uns... et surtout... je veux vivre ma vie en dépit des autres... avec mes envies, mes idées, et mes coups de folie. J'ai envie de me foutre de "ca se fait pas" et "c'est pas normal"... c'est juste quelques notions subjectives inventées de toutes pièces... par un pauvre type qui devait être particulièrement envieux du bonheur des autres... Je n'ai pas envie de me réveiller demain avec une longue liste de regrets (même petite en fait)... en me disant "et si j'avais fait les choses différemment?", "et si j'avais osé?", "et si..., et si..." Aujourd'hui, j'ai envie d'avancer, quitte à me ramasser à l'arrivée...
"si tu es sur un chemin c'est que tu t'es perdu ....."
(un koan zen très intelligent -comme tous les koan zen)